Antivax: définition

Les séides d’Andrew Wakefield, escroc de la médecine

Quand sur ce blog je parle de l’antivax, il ne s’agit pas simplement d’une personne qui s’est informée sur les vaccins et éprouve du scepticisme. Je parle du vrai militant antivaccin, conspirationniste et prosélyte formé sur les réseaux sociaux. On y trouve des noyaux d’influence inspirés par Andrew Wakefield, ancien chirurgien britannique déchu de son titre de médecin. En 1998 il publie une étude frauduleuse, dans le Lancet, destinée à convaincre ses confrères de la responsabilité du vaccin anti-rougeole dans l’autisme. Lanceur d’alerte ? Il n’est pas le bienfaiteur qu’il paraît. Son travail truqué a été acheté par des intérêts privés et des familles qui cherchaient à obtenir une indemnisation, comme le démontrera l’enquête.

Que pensez-vous qu’il soit devenu ? Après s’être fait retirer son diplôme en Angleterre, il part aux USA où il se fait gourou antivax. Il devient millionnaire en vendant sur internet des potions magiques aux crédules. L’histoire est racontée en détail dans un documentaire d’Arte, ‘Les marchands de doute’. Édifiant.

Extension virale des réseaux antivax, de concert avec le COVID

Les mouvements antivax français tel que RéinfoCovid ont été créés par des influenceurs pétris du discours du Wakefield, et « anti-Big Pharma » convaincus après les scandales ayant entaché la réputation de l’industrie pharmaceutique. Tout produit innovant est suspect à leurs yeux. RéinfoCovid est un réseau antivax bien avant que le premier vaccin COVID ait vu le jour.

Le but des antivax n’est donc pas d’informer mais bien de décourager systématiquement, d’empêcher par tous les moyens l’utilisation du vaccin. À Nouméa, les militants de RéinfoCovid ne se contentaient pas de brandir des pancartes à l’entrée des centres de vaccination. Ils empêchaient les gens d’entrer !! Cherchez la cohérence quand sur leurs pancartes est écrit : « On veut supprimer nos libertés! ». Ils ont commencé par supprimer celle des autres.

Le COVID long, une séquelle du mouvement antivax?

Les antivax ont été responsables, sans aucun doute possible, de MILLIARDS d’effets nocebo dans la foule largement inquiétée par leur diatribe. Toute personne faisant une maladie ordinaire s’est mise à croire que le vaccin est responsable. Exemple parmi des milliers : Une dame en surpoids vient pour une douleur au talon, causée par une surcharge de son aponévrose plantaire. Je remarque que malgré mes explications elle reste préoccupée. Elle finit par lâcher le morceau : «  Vous êtes sûr que ce n’est pas lié au vaccin que j’ai fait il y a 1 mois ? »

Un mode de pensée névrotique

Le danger vient du mode de pensée conspirationniste des antivax. Supposez un instant que le gouvernement ait voulu minimiser la dangerosité du SARS-CoV2 (il l’a fait brièvement au début mais a vite changé son fusil d’épaule). Nous aurions vu très vite la même communauté conspirationniste dénigrer les tentatives de nos décideurs pour étouffer l’affaire, bassement motivés par le souci de ne pas mettre en danger l’économie. Partis sur ce cheval de bataille, les conspirationnistes auraient réclamé les mesures radicales contre le virus.

Dans ce scénario alternatif, nous aurions vu les antivax d’aujourd’hui exiger la mise au point urgente d’un vaccin contre la COVID, au prétexte que le gouvernement montrait peu d’enthousiasme à reconnaître la gravité de la maladie. Le contenu du discours est secondaire dans le milieu antivax. Ce qui compte est s’opposer. Mettre à jour la conspiration, omniprésente dans ce monde bien avare pour nos désirs insatisfaits. Un peu de baume est de gagner sa légion d’honneur de lanceur d’alerte… dont les antivax détruisent au passage la réputation.

Lanceurs déconsidérés

Car des vrais dénicheurs il en existe, d’autant plus honnêtes qu’ils ne cherchent pas la célébrité. Lisez à ce sujet la BD Lanceurs d’alerte, de Flore Talamon, Bruno et Corentin Loth. Lisez surtout l’encore plus passionnante Fake News, de Doan Bui et Leslie Plée. Hallucinant tour du monde des informations truquées, où les antivax sont en bonne place.

Protégeons la liberté d’expression. Mais pas le prosélytisme. Surtout quand il aggrave le nombre de morts dans une épidémie.

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